lundi 19 mai 2008

La Genèse

Tout commença, par une banale histoire d’écureuils au collège ; cela remonte maintenant à 8 ans. C’était presque écrit d’avance. Prenez une bande de jeunes gamins de 13 ans plus qu’insouciants, ayant (un peu) trop d’imaginations et pour qui les cours sont plus synonymes de franches rigolades agrémentées de délires totalement absurdes que de sérieux et de travail. Placez cette mixture dans un endroit propice aux développements de pareils énergumènes, c’est à dire, un endroit calme, en pleine nature, avec des professeurs plutôt sympas, compréhensifs et assez bons pédagogues. Bref. Tout les ingrédients étaient réunis pour poser les bases de ce qui allait peu de temps après devenir ce mythe : L’Urbisme.

Outre le contexte – on l’a vu, élément plus qu’important – l’élément déclencheur de tout cela est mon village : Urbès. Ce petit hameau d’à peu près 500 âmes, coincé à la limite Alsace/Vosges n’avait pourtant rien demandé. C’était l’archétype même du petit village tranquille, sans histoires, à la population gentiment vieillissante. Il fallait bien une bande de trublion comme la notre pour épousseter un peu ce marasme latent dans lequel plongeait notre belle cité depuis trop longtemps.

Le vent de la renaissance, commença à souffler tout doucement. Mais on dit bien : « Le calme avant la tempête » et nous n’avions aucunement la prétention de faire mentir cet adage venu du fond des âges. Le commencement fut « gentillais », disais-je donc, en effet, notre jeune âge nous bridait encore. L’écureuil qui venait de temps à autre assister à notre cours de math, assis tranquillement sur son arbre près de la fenêtre, fut l’étincelle qui mit le feu à notre imagination sans limite. Il ne fallut dès lors pas longtemps pour que nous fassions d’Urbès le pays des écureuils de tous poils. Urbès devenait la Mecque de ces rongeurs.

L’ « écureuillisation » d’Urbès se fit plus rapidement, et de manière bien plus marquante que nous ne le soupçonnions. Urbès était, en l’espace peut-être de quelques semaines, devenus le paradis des écureuils. Nous avions, comme dans toute société qui se respecte, les forces régaliennes d’un parfait petit état (police, roi, services secrets – les fameux SSU -, les supers-héros, les sportifs qui faisaient rêver les ménagères de moins de 50 ans, les petites mains qui s’échinaient à longueur de journées dans les diverses usines qui faisaient vivre le micro-état, sans oublier, les fameux cannibales).

Avant d’approfondir tous ces éléments dans les chapitres suivant, il fallait encore que je mentionne la rapide évolution du mythe urbessois. Car les écureuils c’est bien gentil, mais on ne construit pas un mythe uniquement sur des bases aussi fragiles, même si elles semblent déjà pas mal développées. On tournerait bien rapidement en rond.

L’étape suivante survint au lycée. En seconde même pour être précis. Dans un cours de français si vous voulez vraiment tout savoir. On me demande quel est mon animal préféré (oui le français en seconde c’est encore très cul cul la praline). Moi, plutôt que de répondre le sempiternel Chat (ou chien, ou dauphin…) le mot « écureuil » me vint immédiatement à la bouche. Là, à ma grande surprise, quelqu’un me répondit qu’elle aussi c’était l’écureuil son animal préféré. Ça commençait bien… Je gagna donc le surnom d’ « écureuil ». Expliquer à mes nouveaux compères l’embryon du mythe urbessois n’en fut que plus facile.

Puis, au gré des mois, de nouveaux concepts firent leurs apparitions petit à petit. De nouveaux mots entrèrent dans notre langage courant. Des mots comme : « Urbi » (qu’on employa très rapidement comme mon nouveau surnom), « L’Urbisme » suivit peut de temps après, je devins aussi le « Petit Prince d’Urbès ». Les Urbessois gagnèrent de nouvelles capacités. Un état d’esprit se mit ensuite en place autour de toutes nos trouvailles. Le mythe se développait à vitesse grand V ; et curieusement peu de choses sombrèrent dans l’oubli. Bien sûr, le temps (chose au combien Darwiniste) fit son œuvre en sélectionnant ce qui méritait de survivre dans toutes ces profusions d’idée, qui étaient le plus souvent plus absurdes et plus loufoques les unes que les autres.

Cette Genèse s’arrêtera ici. Les développements et autres informations complémentaires suivront petit à petit.

Urbiquement votre.
Votre maître de cérémonie, Urbi